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Page:Paul Vibert - Pour lire en ballon, 1907.djvu/275

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rude en Allemagne, ce qui ma permis de formuler cette importante constatation scientifique qu’il y a un rapport intime entre la géologie et la philologie, suivant les lieux et les climats, et que ce rapport est toujours parallèle entre le langage des hommes et celui des microbes.

3° Voulant pousser plus loin mes recherches scientifico-transcendantales, Je me suis transporté en Auvergne, et quel n’a pas été mon étonnement, en reconnaissant chez les microbes de l’eau et surtout chez ceux du fromage, un fort accent auvergnat : voyez, cher Docteur, comme tout s’enchaine admirablement dans la nature !

4° Enfin, je viens de passer huit jours et neuf nuits incognito chez mon vieux camarade Louis Ariste, l’éminent rédacteur en chef du Midi-Républicain, dans le but de poursuivre mes études philologico-microbiennes sur les infiniment petits de Toulouse. J’avais, pour la circonstance, poussé la puissance de mon microphone jusqu’à 91 milliards 3/4.

Je pus me servir d’eau dans la Garonne, ce qui n’était déjà pas si sot, opinait O. A. Lors. Cet aimable copain, Louis Cysto, G. Duchamp, Paul Arbizon, François Varel et un grand nombre d’autres rédacteurs, retenant leur respiration de peur de troubler les microbes, suivaient, haletants, mes expériences, le moment était solennel. Arbizon a été obligé de se mettre de la ouate dans les oreilles, tellement le microphone était puis-