— Pourquoi vous doit-il un compte rendu ?
— Parce qu’il fut vraiment mon délégué au premier congrès national des Organisations socialistes françaises, tenu à Paris en décembre 1899.
— Nous devons donc savoir comment vous l’avez délégué.
— C’est bien simple :
Quand nous eûmes lu dans les journaux que les socialistes français allaient tenir leurs États-Généraux pour commencer la révolution sociale, — immédiatement on s’est dit qu’il fallait que le Groupe d’études sociales d’Orléans fût représenté dans ces États-Généraux.
— Qui était ce groupe d’études sociales ?
— Un groupe d’études sociales, quoi. Vous savez bien ce que c’est.
— Sans doute, sans doute. Mais faites comme si je ne le savais pas.
— Je vous vois venir, avec vos gros sabots. Vous voulez à présent me faire parler.
— Oui.
— Vous voulez me faire causer ?
— Oui.
— Sachez donc ce qui en est. C’est mon petit cousin qui m’a fait entrer dans le groupe d’études sociales d’Orléans. Il en était avant moi.
— Qu’est-ce qu’il y faisait ?
— De la propagande. Il travaillait avec Nivet à remonter le groupe qui était descendu. Ils étaient toujours d’accord ensemble. Dans ce temps-là.
— Comment faisait-il de la propagande ?
— Vous voulez tout savoir, et ne rien payer, vous. Je