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Ecritturɇ au mondɇ ſi proprɇ nɇ ſi curieuſɇmant chęrcheɇ, qui puißɇ au vrei e au naïf repreſanter la parollɇ. Combien dɇ tęrminęſons auons nous qui nɇ ſɇ ſauroę́t exprimer par lęttrɇ ni figurɇ ſinon par proximite e reſſamblancɇ ? ſi bien quɇ pour les randrɇ nous ampruntons l’officɇ d’unɇ lęttrɇ, nõ pour nous dɇmontrer lɇ naturęl dɇ la voęs, męs l’ombrɇ ſeulɇmant. E an cɇci il ę́t bɇſoin quɇ lɇ ſans dɇ l’oheilhɇ ſ’approchɇ dɇ la viuɇ voęs, ſi nous la voulons rɇcɇuoę̀r e comprandrɇ. E combien quɇ nous nɇ nous auiſons pas ęſémant dɇ cɇla an notrɇ languɇ, pour l’accoutumancɇ e prattiquɇ quotidiennɇ e prontɇ quɇ nous an auons tant an la parlant qu’an l’ecriuant: toutɇffoęs prɇnons gardɇ au langagɇ Allɇmant, e nous jugɇrõs qu’il n’ę́t poßiblɇ a hõmɇ viuant dɇ l’apprandrɇ ſans l’ouir parler.

Iɇ confęſſɇ bien qu’an notrɇ Françoęs nous n’auons pas des ſons ſi malę́ſez a rapporter par ecrit ni an ſi grand nombrɇ commɇ ont les Allɇmans, par cɇ quɇ leur languɇ ét fort robus‍tɇ, e ſi j’oſɇ dirɇ, farouſchɇ : d’au-