Aller au contenu

Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DÉBAT SUR L’ADRESSE EN RÉPONSE AU
DISCOURS DU TRÔNE.


Discours prononcé le 22 janvier 1883, à l’Assemblée Législative de Québec, par l’Hon. M. Mercier.

M. le Président.

Mon premier devoir en continuant ce débat, c’est de reconnaître l’habileté qu’ont déployée les honorables députés qui ont proposé l’adoption de l’adresse en réponse au discours fait aux Chambres à l’ouverture de nos travaux législatifs. Ces honorables députés avaient, comme ils l’ont si bien dit, une tâche fort délicate à remplir, et semée de difficultés de tous genres, d’écueils sérieux surtout pour des débutants, ils ont cependant réussi à traverser heureusement, cette épreuve plus ou moins redoutable.

Mais, M. le président, je sens plus que jamais, en ce moment, la lourde responsabilité qui pèse sur mes épaules et que j’ai acceptée peut-être avec trop d’audace et de témérité. Celui aux côtés duquel j’ai l’honneur de siéger (l’honorable M. Joly) et qui pendant de si longues années a conduit les phalanges de l’opposition avec tant de distinction pour lui-même et pour son parti, serait beaucoup mieux qualifié que moi à remplir la tâche importante de chef de la loyale opposition. Aussi suis-je certain d’être l’interprête de tous les honorables membres de cette Chambre, sans exception de partis, en disant que sa retraite a été vue avec regret ; et certes s’il y a un député en particulier à qui cette décision de mon honorable collègue et ami a pu causer de vifs regrets, c’est bien celui qui, en ce moment, a l’honneur de vous adresser la parole. J’aurais pour ma part de beaucoup préféré qu’il eut bien voulu consentir à nous guider, à nous diriger dans la lutte qu’une opposition constitutionnelle doit faire contre ceux qui ont en mains les rênes du pouvoir.

Mais les instances réitérées avec lesquelles mon digne chef accompagné sa démission n’ont pas permis à ses amis d’insister.