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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/40

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Sir Narcisse Belleau, de son côté, le 14 février 1865, répondant à l’honorable M. Letellier, disait :

«S’il avait voulu réfléchir un peu, il aurait appris que le sort des minorités sera réglé par la loi, que leur religion est garantie par les traités et qu’elles seront protégées par la surveillance du gouvernement fédéral qui ne permettra jamais que la minorité d’une partie de la Confédération soit inquiétée par la majorité.» De son côté le premier ministre du temps, Sir Etienne Taché, disait le 20 février 1865 ;

«Ces minorités sont à l’heure qu’il est en possession de certains droits qui, suivant mon interprétation du projet actuel, resteraient les mêmes et seraient respectés sous les gouvernements locaux, quand même nous ne passerions pas de loi à cet effet ; mais il a été résolu qu’en cas de nécessité on leur donnerait plus de protection. Et alors, j’affirme sans hésiter, que ce qui sera fait pour une partie du pays, sera également fait pour les autres parties, et que la justice sera égale.»

Ce langage, Monsieur, est aussi clair que possible et contient des engagements formels qui ont pu passer inaperçus dans le temps, mais qui ont une portée considérable aujourd’hui.

J’arrive maintenant à l’honorable Ministre des travaux Publics (M. Langevin). Vous l’avez entendu tout à l’heure vous avouer que la loi dont il était un des auteurs, ne pouvait venir au secours de la minorité du Nouveau-Brunswick. Tenait-il le même langage en 1865 ? Ecoutez ce qu’il disait le 21 février : «Cette mesure, comme je le disais il y a un instant, ne saurait durer que si elle protège les intérêts de tous. Or, nous avons des intérêts différents dans le Bas-Canada, où vivent deux populations de races différentes, de religions différentes et parlant des langues différentes. D’un autre côté, le Haut-Canada a une population homogène mais professant différentes religions, et il en est ainsi pour les diverses provinces maritimes. Nous avons aussi dans ces provinces, plus de cent mille compatriotes d’origine française. Eh ! bien, M. l’Orateur, ces intérêts différents, nous avons eu le soin de les protéger et de sauvegarder les droits de cette population en l’unissant dans la Confédération à un peuple comptant un million d’habitants de la même race qu’elle."