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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/429

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"Pour ma part, je ne consentirai jamais à ce qu’on laisse enlever aux provinces un de leurs pouvoirs les plus importants, par une cour devant laquelle la question de nos institutions municipales n’a pas été exposée ni plaidée, devant laquelle on a pas prétendu que nos pouvoirs à cet égard étaient en jeu, et qui ne connaissait rien de plus de cette question que les messagers de cette Chambre n’en connaissent ; et je ne consentirai pas non plus à ce que le parlement de ce pays s’arroge sans que je proteste, le pouvoir d’enlever aux provinces ces droits importants, et avant que l’on nous ait prouvé après une étude complète de la question, que telle est la signification que l’on doit donner à notre constitution."

"Quand je constaterai que ce pouvoir ne nous appartient plus — si ce malheur devait arriver un jour — ce ne sera pas le premier cas dans lequel on a trouvé que cette constitution ne répond pas à ce que l’on en attendait."

"On trouvera peut-être aujourd’hui, après une période de quinze ou seize années, que les provinces ont moins de pouvoirs dans leurs institutions municipales qu’on leur en accordait jusqu’à ce jour et il s’élèvera aloi*s une question importante, savoir : ce qu’il y aura à faire ?"

"Devra-t-on ne pas changer la constitution, bien qu’elle ne réponde pas à l’attente de ceux qui l’ont faite, et bien que son interprétation diffère de la pratique suivie dans les seize dernières années ?"

"Devrons-nous nous arroger ce pouvoir, ou ne devrions-nous pas plutôt proposer aujourd’hui que la constitution soit amendée et rendue conforme à l’intention qui a présidé à son adoption et suivant laquelle nous nous sommes conduits depuis qu’elle a été acceptée par les différentes législatures ? "

"Or, M. le Président, il m’apparait bien clairement que cette grande question de l’interprétation exacte de notre constitution dont nous avons une partie importante dans le sujet soumis à nos délibérations pendant cette session, n’est pas décidée pour nous."

"Il est bien clair pour moi que nous devrons la décider d’après notre propre jugement et suivant la discussion qui se fera en parlement, si même nous parvenons à la discuter."