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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/53

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allocations et les taxes publiques, aujourd’hui ils sont privés de par la loi de tout contrôle dans la distribution des argents prélevés pour les fins scolaires ; alors ils avaient le privilège de choisir des maîtres qui avaient la même croyance qu’eux et aujourd’hui ils sont forcés d’accepter les maîtres que l’intolérance leur impose ; à cette époque ils avaient la certitude que leurs enfants se nourrissaient à l’école des principes de la foi catholique, aujourd’hui ils sont convaincus que leurs enfants n’y puiseraient que des doctrines qu’ils repoussent ; aloi-s enfin la sœur de la charité et le prêtre pouvaient franchir le seuil de l’école, la première pour y instruire, le second pour y bénir les enfants, aujourd’hui ils ne peuvent pénétrer qu’en se dépouillant de l’habit qui fait leur force et qu’après avoir promis de ne point y parler de Dieu.

Je conclus donc que les catholiques du Nouveau-Brunswick ont raison de se plaindre que l’acte qui les dépouille si injustement des droits et privilèges à eux conférés par la loi et acquis par un long usage, est inconstitutionnel et par conséquent nul et de nul effet. Or ce qui est nul légalement ab initio ne peut produire légalement que des nullités ; donc les actes passés durant la dernière session de la législature du Nouveau-Brunswick amendant celui de 1871, dans un sens plus hostile aux catholiques, et légalisant les rôles des cotisations à être prélevées sur leurs biens sont inconstitutionnels et doivent être désavoués.

Voilà la cause de nos co-religionnaires de la province-sœur, telle que les principes religieux, les faits et la loi nous la présentent ; permettez-moi de terminer en rappelant à la majorité protestante le souvenir de la conduite des catholiques de Québec à l’égard des protestants de cette province.

Nous avons, nous, députés catholiques de Québec, dans les Provinces Maritimes, des frères en religion et en nationalité qui ont su conserver, à travers les tempêtes de toutes sortes, soulevées par la persécution, le précieux héritage transmis par leurs ancêtres. Leur cause est la nôtre, leur prière est la nôtre ; et dans ce moment ce ne sont pas seulement les cent mille catholiques du Nouveau-Brunswick qui supplient la majorité. de cette Chambre ; mais c’est un million et demi de Canadiens, qui professent la même religion et qui ont leurs représentants dans cette Chambre. C’est-