Aller au contenu

Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/817

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pays-ci, et même présider aux destinées des Etats-Unis, dans la Maison Blanche, à Washington.

Toutes ces raisons sont concluantes et doivent faire comprendre aux pères de famille, ainsi qu’à ceux qui sont chargés de l’instruction publique, que celle-ci doit être pratique ; qu’elle doit s’éloigner des sentiers battus ; fuir la routine et adopter les saines méthodes de l’époque, qui, tout en maintenant l’esprit chrétien dans l’instruction, acceptent les besoins et les aspirations des sociétés modernes et préparent les enfants à devenir des hommes pratiques, dans un siècle et dans un pays de progrès.

J’ai dit, en troisième lieu, que l’instruction devait être politique, et je le prouve.

Le gouvernement des Etats-Unis, comme celui du Canada, est parlementaire et représentatif, c’est-à-dire qu’il repose exclusivement sur le vote des électeurs. L’électeur, c’est le citoyen, et le citoyen d’aujourd’hui, c’est l’enfant d’hier. Aujourd’hui, il est appelé à voter ; hier, il était appelé à s’instruire dans l’école.

Comment voulez-vous que l’instruction de l’enfant puisse le préparer à ce grand et noble rôle qu’il devra remplir plus tard, comme électeur, sous des gouvernements représentatifs comme les nôtres, si on ne lui enseigne point le principe et le fonctionnement de la constitution qui les régit ; quels sont les devoirs qu’il doit remplir ; quels sont les droits qu’il peut exercer ; et quels sont les dangers, au point de vue politique, économique et social, qui le menaceront, à un jour donné, s’il n’a pas été mis en état de donner un vote intelligent et raisonné, et sur les hommes et sur les choses de son pays ?

Nos institutions politiques ayant pour base fondamentale la liberté de l’électorat ; comme moyen essentiel d’action, le droit de réunion et de discussion publiques, et comme but suprême, la conservation des libertés publiques et le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, ne recevront leur consécration définitive et absolue, ne deviendront réellement stables et assez fortes pour résister aux vagues de la démagogie, ou aux tentatives des dictateurs, que le jour où l’école donnera l’instruction politique dont je viens de parler. Tant que le citoyen n’aura pas appris, dès le bas âge, que les institutions de son pays sont