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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/87

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vu que la résolution de la Chambre des Communes avait rendu M. Letellier inutile comme Lieutenant-Gouverneur de la province de Québec.

Et c’est dans tous ces faits que l’injure devient sanglante pour nous. L’avis que Sir John a donné à Son Excellence méconnait le verdict du peuple de notre province et affirme, sur la foi des -députés de la Puissance, que M. Letellier doit être démis. L’injure vient de ce que la volonté du peuple de la Puissance est substituée à celle du peuple de la province ; l’injure vient de ce que, malgré les trois élections qui viennent de se faire, Sir John prend sur lui de persister à déclarer que la présence de M. Letellier à la tête de l’Exécutif de cette Province, est un obstacle à la prospérité de nos populations.

S’il y a de l’autre côté de la chambre des députés pour qui la mémoire de Sir George est chère, ils ne peuvent subir en silence une telle injure ; ils doivent se lever et protester contre un tel empiétement fait sur nos droits les plus sacrés ; ils doivent le faire ou renoncer pour toujours aux traditions qu’ils ont prétendu être chargés de transmettre à la génération future.

Il peut y avoir eu des doutes sur la volonté de notre province avant cette session ; mais aujourd’hui le doute n’est plus possible, et si demain, il fallait aller consulter la province (appl. et rires du côté de la gauche). Je sais que cette allusion fait plaisir à mes adversaires, et qu’ils feignent ne pas" redouter une élection générale. Mais que faut-il donc pour ouvrir les yeux à des aveugles ? Ont-ils déjà oublié les élections de St. Hyacinthe, de Rouville et de Chambly ? Si le peuple leur est sympathique, pourquoi les a-t-il repoussés ? Et Verchères qui nous arrivera dans quelques jours ! Il va sans dire que je ne veux pas faire comme l’honorable député de Terrebonne, qui se berçait de l’espérance de voir siéger dé son côté le député de Chambly. Dans cette occasion l’honorable Premier a répondu avec le tact que nous lui connaissons, qu’il n’avait rien à dire tant que les électeurs ne se seraient pas prononcés. Et cette élection est faite, M. l’Orateur, et que sont devenues les vantardises de l’honorable chef de l’opposition ? Elles sont tombées à l’eau avec toutes les espérances de son parti sur la destitution de M. Letellier. Pendant dix ans ces messieurs 6