Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/117

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mille francs de M. Thiers, pour les employer à l’œuvre qu’il avait entreprise.

Or, cet agent de M. Thiers était l’ami intime et le conseiller d’Urbain, membre de la Commune : et j’extrais du procès de ce dernier (troisième conseil de guerre de Versailles, séance du 11 août 1871), un passage de l’interrogatoire de M. de Montaut, témoin :

» D. Avez-vous engagé Urbain à établir un système de machines infernales dans les égouts ?

» R. J’avais été informé qu’on voulait établir un système de ce genre ; alors j’ai proposé à Urbain d’adopter mon plan. Si j’avais réussi à cela, je n’aurais pas eu pour détruire les mines des fédérés le mal que nous avons eu plus tard. » (On verra plus loin ce que vaut cette assertion.)

Urbain est le membre de la Commune qui proposa à la séance du 17 mai de fusiller dix otages dans les vingt-quatre heures. Il appuyait sa proposition sur un rapport racontant que les Versaillais, ayant pris une ambulancière, l’avaient violée et fusillée sur le champ de bataille sous les yeux des fédérés. Ce rapport fantastique, dont les conséquences pouvaient être sinistres, est publié à l’Officiel de la Commune daté du 19 mai. Il commence ainsi :

« Le chef d’état-major de la septième légion porte à la connaissance de la commission militaire, etc. »

Le chef d’état-major de la septième légion, c’était M. le baron de Montaut, agent de M. Thiers, celui qui recevait les dix mille francs de Versailles.

J’extrais de la séance du conseil de guerre, citée plus haut, un second incident de la déposition de M. de Montaut.

Sur la question :

« N’est-il pas vrai que vous avez fait à Urbain un