Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/170

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Je viens de citer un faux Lefrançais. Ici, le fait est attesté par un témoin irrécusable. Eh bien ! je trouve la mention de cette fusillade dans un journal de l’époque.

« Courbet, Lefrançais, Gambon et Amouroux ont été fusillés hier rue de la Banque. »

Or, de ces quatre membres de la Commune, aucun n’a péri dans la semaine de Mai.

La Petite Presse du 1er juin exécute Cerisier, Jourde et Fontaine avec des formes. Tous trois ont passé depuis devant les conseils de guerre.

Ferré a été fusillé un certain nombre de fois avant d’aller au poteau de Satory ; Vermersch, Vermorel, Eudes, Ranvier décédé récemment à Paris, sont aussi tués à plusieurs reprises.

Je ne sais pourquoi les trois qu’on a le plus fusillés sont MM. Billioray, Courbet et Jules Vallès. Cela est assez étonnant pour Courbet, qui était facile à reconnaître et dont la figure était extrêmement connue. Son exécution, tantôt au ministère de la marine, tantôt au ministère de la guerre, a été racontée par nombre de journaux.

Je lis dans la Constitution du 27 mai :

« Gustave Courbet a été fusillé !

» Le peintre d’Ornans a été pris dans une armoire du ministère de la marine où il s’était réfugié…

» Il a refusé la croix d’honneur par orgueil, et il est mort au coin d’une barricade, encore par orgueil ! »

Nous l’avons déjà vu mourir rue de la Banque ; il mourut encore une fois dans le Petit Journal du 28 ; et toutes ces exécutions ne l’ont point empêché d’aller finir ses jours en Suisse.

Quant à l’auteur des Réfractaires, il est fusillé par des pompiers de Rouen, qui l’arrêtent dans une cave (Gazette de France du 28 mai) ; il est fusillé près des Halles