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avait jeté auparavant un coup d’œil curieux dans le laboratoire, écrivait à la cour prévôtale que Tony-Moilin avait chez lui des bonbonnes de pétrole. C’étaient des flacons d’éther et des jarres d’eau distillée.

À la mairie, dont M. Hérisson n’avait pas encore repris possession, on fut sur le point de fusiller sommairement le prisonnier. À ce moment il n’avait pas légalisé son union avec celle qu’on appelait, depuis près de dix ans, madame Moilin. Il demanda à le faire avant de mourir. Un chef militaire qui se trouvait à la mairie empêcha l’exécution, et dit à madame Moilin, en l’engageant à rentrer chez elle, qu’il envoyait son mari au Luxembourg.

Il allait comparaître devant la cour martiale.


XXXIII

LE LUXEMBOURG — TONY-MOILIN
(suite)

J’ai dit plus haut, en racontant, le procès de M. Ulysse Parent devant la cour martiale du Luxembourg, qu’au moment où les juges délibéraient sur son sort la délibération fut tout à coup interrompue.

Je cite le récit de M. Parent :

« Subitement, une clameur formidable, s’élevant au dehors, vint attirer l’attention de tous ; la porte s’ouvrit avec fracas ; un flot d’hommes fit irruption dans la salle. Ils en traînaient un autre au milieu d’eux, qu’ils jetèrent, avec des cris de triomphe, au pied du tribunal.