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nal. Le journal la Lanterne, lors des incidents de son procès, s’est dit en mesure de maintenir, contre toutes les dénégations, qu’il y avait deux officiers de paix.

Tout un coin de Paris était rempli par l’horreur du massacre du Châtelet.

Au théâtre même, on amenait les prisonniers, on les jugeait.

Les condamnés étaient menés, les mains liées, à la caserne Lobau.

Les cadavres étaient rapportés, par fourgons, au square Saint-Jacques-la-Boucherie.

L’encombrement des cadavres, la foule amassée partout et couvrant d’insultes les victimes, le passage de convois des prisonniers les mains liées, le sang qui coulait à flots dans la Seine, le Théâtre-Lyrique, l’Hôtel-de-Ville, la rue de Rivoli en flammes : voilà quel était, là, le lendemain de la guerre civile.

Il faut tracer dans tous ses détails le tableau que présentait l’abattoir du Châtelet.


XXXV

LE CHÂTELET
(suite)

On connaît la façade du Châtelet, ce spécimen de l’architecture haussmannienne : elle est creusée de deux portiques profonds, l’un au rez-de-chaussée, sur lequel s’ouvrent les portes d’entrée, l’autre au premier étage, formant promenoir devant le foyer du public. Le mercredi, il y avait eu dans ce théâtre un commencement