Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

places, elle devenait fétide. Des tapissières attendaient leur horrible chargement. »

(Moniteur universel du 1er juin.)

« Au square de la tour Saint-Jacques, les ensevelissements ont été comme partout très hâtivement faits, et souvent aux heures nocturnes, on a vu deux bras qui sortaient de terre.

» La peur a gagné quelques habitants, et les légendes commencent à circuler relativement aux cris, aux gémissements que couvrent les bruits du jour, mais que la nuit aurait permis d’entendre. Des hommes incomplètement tués et jetés avec l’amas des morts dans les fosses communes, auraient lutté dans une terrible agonie sans être secourus. »

(Le Figaro du 8 juin citant le Temps.)

Le Standard, tout conservateur qu’il est, dit dans une correspondance du 8 juin :

« Le Temps, qui est un journal prudent et non enclin à publier des nouvelles à sensation, raconte une terrible histoire de personnes imparfaitement fusillées et enterrées avant que la vie n’ait complètement disparu.

» Que beaucoup de blessés aient été enterrés vivants, je n’ai là-dessus aucun doute. »

Le même journal (no du 31 mai, correspondance datée du 28 mai) dit :

« Les prisonniers sont emmenés par fournées à de certaines places d’exécutions désignées d’avance. Une de ces places est l’École-Militaire ; une autre, la caserne Napoléon, située immédiatement derrière l’Hôtel-de-Ville.