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lativement épargnés. D’autres eurent à subir de plus rudes traitements.

Je tiens de la source la plus sûre et la plus autorisée les deux faits suivants :

À Versailles, au café de la place Hoche, un officier racontait à des camarades qu’il venait d’amener un convoi ; qu’au pont de Sèvres, il y avait eu des traînards ; qu’on les avait fusillés l’un après l’autre ; et qu’il y en avait eu neuf d’exécuté de la sorte.

À Asnières, d’après le récit d’un gendarme, aurait eu lieu une hideuse exécution.

Il faisait partie de l’escorte conduisant un convoi : l’escorte reçoit en route l’ordre de rentrer à Paris. Que faire des prisonniers ? Impossible de les relâcher ; ils étaient signalés spécialement… on les a tous fusillés et jetés dans la tranchée qui sépare les deux voies à la gare.

Il est certain que le fait a été raconté, peu après, dans un wagon de première, par un gendarme qu’on avait fait monter là, faute de place dans le reste du train, et à la station même où le massacre se serait produit.


XLV

À VERSAILLES

L’entrée dans Versailles était affreuse.

« Tout Paris » vivait alors à Versailles : J’entends le « tout Paris » du monde élégant. L’avenue par laquelle les convois entraient servait de lieu de promenade. Le tour du lac était remplacé par le spectacle des prisonniers. Les arbres contemporains de l’ancien régime, portant majestueusement leurs lourdes perruques de