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découverte faite près du parc Monceau prouve que là, au moins, on avait oublié des corps ensevelis. Est-il vraisemblable que le hasard ait fait tomber les constructeurs de tramways juste sur la seule sépulture oubliée ?

D’ailleurs, on avait pris des précautions. Dans beaucoup de ces fosses on jeta de la chaux vive. Le Soir, du 30 mai dit : « On creuse profondément les tranchées dans lesquelles un grand nombre de morts avaient été précédemment enterrés, et on y jette de la chaux en abondance. » Mêmes précautions au square Saint-Jacques (d’après le Soir du 31). — « Aux Buttes-Chaumont, dit le Figaro du 9 juin, on brûle les cadavres des fédérés entassés dans le parc et dans ses abords, et que l’on n’a pas eu le temps d’enterrer assez profondément. » Le document de M. Ducamp parle seulement du « lac des buttes » d’où l’on retira les corps le 8 juin ; et l’on voit que quelques jours après, il en restait beaucoup encore aux Buttes mêmes.

A-t-on pris la peine d’enlever les restes des morts là où l’on avait pris ces précautions ? On peut en douter. Quoi qu’il en soit, il y a encore là un contingent considérable à ajouter au compte des cadavres.


LXV

LE COMPTE DES MORTS
(suite)

J’ai passé en revue les ensevelissements dans les cimetières, les ensevelissements dans de vastes fosses ouvertes çà et là, dans les casemates des fortifications, dans les carrières d’Amérique, les ensevelissements sur la