Page:Pelletan - Le Comité central et la Commune.djvu/189

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Nous avons insisté sur ce point, nous l’avons établi, non par de vagues appréciations, mais par des faits précis, par des documents officiels, nulle direction, nul programme, aucun complot, aucune initiative individuelle, n’expliquent, ni l’origine, ni l’histoire de l’insurrection. Ceux mêmes que leurs titres semblent désigner comme les chefs, étaient pour la plupart aussi médiocres que leurs partisans, et tous dénués d’autorité réelle. D’un bout à l’autre, nous ne trouvons qu’un tumultueux soulèvement de passions, suscité, entretenu par les provocations des passions contraires.

Ces passions, elles sont la conséquence rigoureuse de la fièvre du siège, exaspérées par les premières tentations de l’Assemblée. Dans leurs furieux accès, tout le monde reconnaît une maladie contractée dans les angoisses et dans, les souffrances physiques de la guerre. On nous oppose l’exemple de quelques hommes qui, dès l’empire, appartenaient au parti avancé. Ceux-là, je l’ai montré, ne prirent pas même l’initiative du soulèvement à Paris. Combien étaient-ils ? Quelle surexcitation les poussèrent ? Quels événements les noyèrent dans une foule d’hommes étrangers jusque-là à la politique ? — Les douleurs du siège, rien que les douleurs du siège.

Qu’on fasse une simple hypothèse : qu’on suppose que les deux cent mille électeurs, les quarante mille personnes arrêtées en mai, les vingt mille fugitifs, les quinze ou dix-sept mille fusillés, au lieu d’accepter pour sauver le pays et son honneur, toutes les horreurs du bombardement, tous les périls et toutes les souffrances du siège, eussent dit, en septembre : « Non, nous avons peu de goût pour les vertus spartiates, une ville comme