Page:Pelletan - Le Comité central et la Commune.djvu/20

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C’est au milieu de cette anarchie que le comité central changea graduellement de caractère. Mais, même au 17 mars, existait-il un groupe d’hommes d’action ayant étendu, sur tous les éléments révolutionnaires de Paris, la puissante organisation qu’on suppose ? Il faut bien répondre que non.

De tous les côtés, dans l’anxiété universelle, on avait senti le besoin de se grouper. Qu’on se reporte à ce moment plein d’angoisses, gros de malheurs imprévus, où un événement quelconque, tentative monarchique, collision avec les Prussiens, pouvait couvrir Paris de sang et de ruines, tandis que l’autorité légale restait si inactive qu’elle n’avait même pas pris la peine de déménager les fameux canons oubliés dans la zone ouverte à l’ennemi ; et l’on comprendra quel sentiment, encore vague, de méfiance et d’inquiétude forma et grandit peu à peu ces groupes divers, clubs dégénérés en comités, réunions accidentelles devenues durables, tous prenant au gré des événements, des émotions, des désordres publics, une influence et une action plus étendues.

On connaît un certain nombre de ces comités, tous aussi « centraux » les uns que les autres : comité central de la délégation des vingt arrondissements, comité central des défenseurs de la République, comité fédéral républicain, comité de la réunion de Marseillais, comité central de Montmartre, etc. En même temps des généraux d’occasion, comme l’acteur Henry (14e arrondissement), Duval (13e arrondissement), nommés chacun par une réunion quelconque, s’installaient en face de l’autorité légale. Il est vrai que, quelques jours avant le 18 Mars, l’un des comités s’était entendu avec le comité central où étaient entrés