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la femme en lutte pour ses droits

sés, pour leur refuser l’émancipation, mais en aucun cas, il ne doit constituer une revendication. Le salaire à la ménagère, l’assimilation de la maternité au service militaire, la limitation du temps de travail des ouvrières doivent absolument être abandonnés, car ces revendications loin de hâter l’émancipation de la femme, ne pourraient que l’enrayer. Il est entendu que les femmes ne sont pas anatomiquement identiques aux hommes, mais cela est affaire aux individus et ne regarde en rien la société. Le seul devoir de la société est de n’entraver personne dans l’exercice de son activité ; que chacun s’oriente dans la vie comme il lui plaît et à ses risques et périls.

Ce à quoi doit tendre le féminisme, ce n’est donc pas à organiser la vie des femmes, mais bien à faire disparaître de la loi et des mœurs tout ce qui les met en état d’infériorité. Les revendications doivent donc se borner à ces trois points principaux :

1o Suppression de tout ce qui, dans la loi, subordonne un sexe à l’autre ;

2o Admissibilité des femmes à tous les emplois et à toutes les fonctions publiques ;

3o Droits politiques.

Bien entendu, en même temps que l’égalité