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ÉTUDES DE LITTÉRATURE

se lieraient pas, qui, parfois, se contrediraient. S’il y a forcément des conférences isolées, car beaucoup de conférenciers ne paraissent dans l’Université populaire qu’une fois par saison, elles doivent se suivre d’après un certain plan, qui, assez libre sans doute pour que chacune séparément profite à un auditoire mobile en grande partie, les coordonnera cependant et leur imprimera une unité sensible. Le mieux est de les grouper, quand on le peut, en séries de deux ou trois ; ces séries n’exigent pas une assiduité trop longue, et, d’autre part, elles permettent une méthode didactique qui s’approprie au milieu.

Mais, en réalité, l’objet des Universités populaires ne consiste point dans l’enseignement tel quel ; l’enseignement n’est qu’un moyen pour les ouvriers d’affranchir leur intelligence et leur conscience en se créant chacun à soi une personnalité vraiment libre.

Si les Universités populaires ne devaient qu’enseigner, la physique par exemple ou l’astronomie, une question ne se poserait pas qui s’est posée tout d’abord : Faut-il que l’Université populaire admette parmi ses conférenciers les représentants de toute croyance ? C’est l’avis des « libéraux ». Oserai-je le combattre ?

Nul doute qu’elle ne doive exclure l’esprit de secte ; et la diversité même des idées que ses auditeurs y entendent soutenir aura cet effet salutaire de lès en préserver. Aussi peut-on louer sans réserve certaines recommandations inscrites sur les cartes d’adhérents : Ne jamais supposer celui qui est d’un avis contraire un imbécile ou un gredin… Abandonner quelques instants ses préoccupations personnelles et ses tendances afin de comprendre les autres, etc.