sies légères, à de coquets pastiches du genre Watteau, et, sous la lune rose, nous montre Tircis et Aminte échangeant des madrigaux précieux.
Pourtant son originalité propre se fait parfois jour. Ceci, dans les Poèmes saturniens, est bien du Verlaine :
Chanson d’automne.
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
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Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
De ci, de là,
Pareil à la
Feuille morte.
Et ceci encore, dans les Fêtes galantes :
Clair de lune.
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur,
Et leur chanson se mêle au clair de lune.
Au calme clair de lune triste et beau
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.
Ces morceaux, et quelques autres du même genre,
nous laissent déjà voir la vraie nature de Verlaine.