Page:Percier, Fontaine - Recueil de décorations intérieures, 1812.djvu/8

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du plus bel âge, ce fut un jugement contraire. Le goût à la grecque était devenu de mode, on mit le dorique sans base à tout. Bientôt les nombreuses découvertes en tout genre d’antiquité, firent abjurer les formes et le goût qui avaient dominé depuis longtemps.

On s’aperçut que ce qu’on vient de dire sur la liaison qui unit les ouvrages de l’art à ceux de l’industrie s’était aussi réalisé chez les anciens : on recueillit les moindres fragments de leurs ustensiles, de leurs meubles, de leurs peintures, de leurs ornements. Les fouilles faites dans les villes d’Herculanum et de Pompéia, en restituant une multitude d’objets qui avaient autrefois fait partie de l’ameublement et de la décoration intérieure des maisons, augmentèrent de plus en plus ce goût d’imitation de l’antique. Tout cela concourut, avec le changement opéré dans l’architecture, à réformer les pratiques de l’ameublement moderne. Des lignes simples, des contours purs, des formes correctes, remplacèrent le mixtiligne, le contourné et l’irrégulier.

Les découvertes dont on vient de parler répandirent d’autant plus rapidement le goût de l’antiquité, que la gravure servit à multiplier les dessins de ces monuments, grands ou petits. Ces recueils de gravure pénétrèrent dans tous les ateliers des arts industriels, et les moindres inventions du goût ancien, devenant la propriété de quiconque cherchait à rajeunir les produits de son travail, l’antique parvint à être la source la plus féconde pour le génie de la mode.

Si l’on s’étonne quelquefois de la multiplicité des objets d’art et de goût, que le temps et la destruction n’ont pu soustraire