Page:Percier, Fontaine - Recueil de décorations intérieures, 1812.djvu/7

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sont succédées depuis, et toujours les formes de l’ameublement se sont trouvées dans un accord parfait avec le génie qui présidait aux inventions de l’architecte, du sculpteur et du peintre.

L’orfèvrerie du siècle de Louis XIV est empreinte du goût de Le Brun. L’armoire et le guéridon de Boule ont les contours, les profils et les cartels de Mansard. Le XVIIIe siècle fait reconnaître son goût mesquin, faux et insignifiant dans les dorures de ses boiseries, dans les contours de ses glaces, dans le chantourné de ses dessus de portes, de ses voitures, etc., comme dans les plans mixtilignes de ses bâtiments et le maniéré des compositions de ses peintres.

Cependant, la fin de ce siècle, par une réunion de causes inutiles à décrire ici, vit son goût non seulement changer, mais passer assez brusquement d’un extrême à l’autre.

L’architecture, qui, en général, donne le ton aux autres arts, et surtout à ceux de la décoration fatiguée, si l’on peut dire, de toutes les innovations par lesquelles on avait cru depuis deux siècles étendre son empire, se trouva ramenée à la simplicité du goût antique, et même du plus antique chez les Grecs.

Le grand nombre de temples d’ordre dorique sans base, que les découvertes des voyageurs firent reparaître, produisit sur cet art une sorte de révolution subite. Avant que ces monuments fussent bien connus, on les regardait comme étant ceux de l’enfance de l’art. Lorsqu’on les eut mieux vus, on les tint pour être d’une architecture bonne à appliquer seulement à des édifices d’un genre lourd et vulgaire. Mais lorsqu’on sut qu’il s’en trouvait de telle dans toute la Grèce, et à des temples