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Page:Pere De Smet.djvu/348

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moi du ciel le courage et la force de bien remplir ma tâche ».[1]

Tout était prêt pour le départ, lorsqu’arriva de Rome une lettre désapprouvant son projet de retourner aux missions. S’il avait assisté au conseil des Indiens, c’est que ses supérieurs locaux, n’osant revenir sur la promesse faite au gouvernement, avaient pris sur eux toute responsabilité.

Que s’était-il donc passé ?

Nous touchons à l’époque douloureuse de la vie du P. De Smet. Desservi par des hommes mal éclairés, il sentira que ses supérieurs doutent de sa prudence, sinon de sa vertu. L’épreuve prendra diverses formes ; le religieux connaîtra des heures de découragement ; il s’écoulera des années avant qu’il retrouve la paix, avec la confiance de ceux qu’il vénère et qu’il aime.

Cette sorte de crise, hâtons-nous de le dire, s’explique aisément. L’excessive sensibilité du P. De Smet devait lui rendre singulièrement pénible l’exagération ou l’inexactitude de certains rapports. Les supérieurs étaient trop éloignés pour se rendre compte, par eux-mêmes, de la situation. L’ardeur même avec laquelle le vaillant apôtre poursuivait son œuvre l’exposait à plus d’un mécompte.

Les premières difficultés remontent au temps où notre missionnaire travaillait dans l’Orégon.

  1. À sa nièce Rosalie, qui venait de faire sa première communion. — 28 avril 1851.