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Page:Pere De Smet.djvu/455

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Dame, établies maintenant dans plusieurs villes d’Oregon et de Californie, le P. De Smet s’embarque, le 3 novembre, à San-Francisco.

Depuis de longs mois, les jésuites du Missouri étaient sans nouvelles du missionnaire. Ils avaient seulement appris son débarquement près de la Rivière-au-Lait. Avait-il pu atteindre le fort Benton ? N’était-il pas tombé, avec ses compagnons, sous le casse-tête des Sioux ? « Ce qui augmente nos craintes, écrivait en Belgique le P. Arnould, c’est que les provisions dont il était chargé ont dû vivement exciter la cupidité des sauvages. De plus, le P. De Smet, d’ordinaire facilement reconnu des Indiens, grâce au grand crucifix de cuivre qu’il porte toujours sur la poitrine, a, par oubli, laissé ce crucifix à Saint-Louis ».[1]

L’hiver venu, on avait perdu tout espoir. Chacun, le croyant mort, avait déjà fait pour lui les suffrages en usage dans la Compagnie.[2] Qu’on juge de la stupeur générale lorsque, le 17 décembre, on le voit arriver à l’université ! Il a, en moins de huit mois, parcouru 3 800 lieues. Ni de la part des bandes sécessionnistes, ni de la part des sauvages en révolte contre les Blancs, il n’a subi la moindre avanie.

Il n’a pu toutefois accomplir pareil voyage sans d’excessives fatigues. Il rentre à Saint-Louis, la santé pour

  1. Lettre au P. Van der Hofstadt, 1er septembre 1863.

    Le crucifix du P. De Smet appartient aujourd’hui à son petit-neveu, M. Paul De Smet.

  2. On appelle suffrages, dans la compagnie de Jésus, les prières et les messes que chacun doit offrir pour les religieux décédés.