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la guerre des boutons


Les purotins, enflammés par les révélations de Lebrac, acquiescèrent cette fois à la proposition d’impôt et jurèrent que pour le mois prochain ils remueraient ciel et terre pour payer leur cotisation. Pour le mois courant, ils s’acquitteraient en nature et remettraient tout ce qu’ils pourraient accrocher entre les mains du trésorier.

Mais qui serait trésorier ?

Lebrac et Camus en qualité de chef et de sous-chef ne pouvaient remplir cet emploi ; Gambette, manquant souvent l’école, ne pouvait lui non plus occuper ce poste ; d’ailleurs, ses qualités de lièvre agile le rendaient indispensable comme courrier en cas de malheur. Lebrac proposa à La Crique de se charger de l’affaire : La Crique était bon calculateur, il écrivait vite et bien, il était tout désigné pour cette situation de confiance et ce métier difficile.

– Je ne peux pas, déclina La Crique. Voyons, mettez-vous à ma place. Je suis l’écolier le plus près du bureau du maître ; à tout moment il voit ce que je fais. Quand c’est-il alors que je pourrais tenir mes comptes ? C’est pas possible ! Il faut que le trésorier soit dans les bancs du fond. C’est Tintin qui doit l’être.

– Tintin, fit Lebrac.

Oui, après tout, mon vieux, c’est toi qui dois prendre ça, puisque c’est la Marie qui viendra