Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
155
la guerre des boutons


la chanson que Camus dut reprendre plusieurs fois de suite, et puis on en revint aux affaires et, en continuant l’épluchage du budget, on trouva également que quat’sous pour des boucles ou crochets de pantalon c’était exagéré, il n’en fallait jamais qu’une par falzar, encore beaucoup de petits n’avaient-ils pas de culotte avec patte bouclant derrière ; donc en réduisant à deux sous ce chapitre, cela irait encore et cela ferait quatre sous de disponibles à employer de la façon suivante :

1 sou de fil blanc.
1 sou de fil noir.
2 sous d’aiguilles assorties.

Le budget fut voté ainsi ; Tintin ajouta qu’il prenait note des boutons et des ficelles que lui avaient remis les payeurs en nature et que, le lendemain, son carnet serait en ordre. Chacun pourrait en prendre connaissance et vérifier la caisse et la comptabilité à toute heure du jour.

Il compléta ses renseignements en confiant en outre que sa sœur Marie, la cantinière de l’armée, si on voulait bien, avait promis de lui confectionner un petit sac à coulisses comme ceux « ousqu’on » mettait les billes, pour y remiser et concentrer le trésor de guerre. Elle attendait seulement de voir la quantité que ça ferait, pour ne le faire ni trop grand, ni trop petit.