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la guerre des boutons


de ne point détériorer par des mouvements trop brusques et des coups de couteau malhabiles les diverses pièces composant la rançon de l’Aztec, pièces qui devaient grossir le trésor de guerre de l’armée de Longeverne.

Il commença par les souliers.

– Oh oh ! fit-il, un cordon neuf ! y a du bon !

– Salaud, reprit-il bientôt, il est noué !

Et lentement, l’œil guettant les liens de ficelle qui garantissaient son museau d’un coup de pied vengeur et qui eût été terrible, il défit « l’embouélage », délaça le soulier et retira le cordon qu’il remit à Tintin. Puis il passa au deuxième et ce fut plus rapide. Ensuite il remonta la jambe du pantalon pour s’emparer des jarretières en élastique qui devaient tenir les bas.

Ici, Lebrac fut volé. L’Aztec n’avait qu’une jarretière, l’autre bas étant maintenu par un méchant bout de tresse qu’il confisqua quand même non sans grommeler :

– Voleur, va ! ça n’a pas même une paire de jarretières, et ça fait le malin. Qu’est-ce qu’il fait donc de ses sous, ton père ? – Il les boit ! Enfant de soulaud ! chien d’ivrogne !

Ensuite Lebrac veilla à ne pas oublier un bouton ni une boutonnière. Il eut une joie au pantalon. L’Aztec avait des bretelles à double patte et en bon état.