habitants du pays, qui ne peuvent en prendre texte pour revendiquer Guillaume comme un concitoyen. Il dit, en décrivant la beauté de Franchise, qu’elle
À tort ou à raison, les camus d’Orléans étaient légendaires.
Guillaume avait au moins vingt-cinq ans lorsqu’il commença son poème ; c’est en effet le récit d’un songe qu’il prétend avoir eu, « il y a plus de cinq ans »[5], alors qu’il était « dans sa vingtième année ».
Dans le passage cité plus haut, Jean de Meun dit avoir continué le poème plus de quarante ans après la mort de Guillaume ; on ne saurait admettre que ce chiffre ait été appelé par la rime, puisque c’est le mot quarante qui, au contraire, a demandé pour rime la cheville « que je ne mente », et qu’au surplus trente ou cinquante auraient aussi bien fait l’affaire ; mais on peut supposer qu’il fait là ce qu’on appelle vulgairement un chiffre rond ; le texte donne d’ailleurs « plus de quarante ». En supposant donc que Jean de Meun était bien renseigné, le nombre d’années qui s’est écoulé entre la mort de Guillaume et la reprise de son œuvre par le continuateur est compris entre quarante et cinquante. Si Clopinel, comme c’est vraisemblable, a commencé sa continuation vers 1270, il en résulte que Guillaume est mort avant 1230. On admet généralement, sur la foi de Jean de Meun, que la mort a surpris Guillaume avant qu’il ait eu le temps de terminer son œuvre ; s’il en est ainsi, il faut placer la date de sa naissance tout au commencement du xiiie siècle, et la date de son poème entre 1225 et 1230.
Sujet et cadre du Roman de la Rose. — Le sujet du Roman de la Rose, tel qu’il a été conçu par Guillaume de Lorris, est le récit d’une intrigue amoureuse, réelle ou imaginaire,