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DISCOURS

et circonstances propres à répandre de la lumière et de l’intérêt sur des narrations déjà si attachantes par elles-mêmes ; et, afin d’obtenir le résultat le plus utile d’une collection de ce genre, on s’efforcera en même temps de retracer l’esprit et les mœurs du siècle auquel appartient chaque Mémoire.

Les premiers éditeurs n’avoient pas pris les précautions nécessaires pour aplanir les difficultés que cette lecture peut offrir à quelques personnes. Ils avoient négligé de donner la signification de certains mots de notre ancienne langue, qui ne sont plus d’usage aujourd’hui. Dans notre édition, l’explication de ces mots sera placée au bas des pages ; et lorsqu’il se rencontrera quelque passage obscur, quelque construction embarrassée, ils seront traduits, dans une note, en langage moderne. De cette manière, les lecteurs les moins exercés pourront lire Joinville et Philippe de Comines presque aussi facilement qu’un livre nouveau.

Il y a lieu d’espérer que, d’après ces précautions, on sentira mieux le charme du vieux langage. Si la traduction de Plutarque, par Amyot, s’est soutenue depuis près de trois siècles par l’attrait attaché à la franchise naïve et à l’énergie des expressions et des tours employés par nos aïeux, quel effet ne doivent pas produire des ouvrages originaux, écrits souvent avec plus de force et de précision, et qui ont l’avan-