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NOTICE

puis il passa en Allemagne où il fut accueilli favorablement par son beau-frère.

Pendant que les Croisés étoient encore à Venise, le prince grec se trouvant à Vérone avoit essayé, mais en vain, d’obtenir l’assistance particulière du marquis de Montferrat. Il s’étoit ensuite adressé aux Vénitiens et au comte de Flandre, qui, sans prendre aucun engagement avec lui, s’étoient bornés à charger deux des Croisés de le suivre en Allemagne pour pénétrer les intentions du roi des Romains. L’ambassade qui arriva à Zara étoit composée des envoyés de ce prince, et de ceux du jeune Alexis. Les seigneurs qui étoient partis avec le prince grec revenoient en même temps, après s’être acquittés de leur mission.

Les envoyés du roi des Romains annoncèrent que leur maître prenoit le plus vif intérêt aux malheurs de son beau-frère, et qu’aussitôt que les circonstances le lui permettroient il le soutiendroit de toutes ses forces. Les ministres du jeune Alexis rappelèrent aux Croisés les devoirs de la chevalerie, qui prescrivoient surtout de secourir les opprimés ; ils leur dirent que le prince légitime, remonté sur le trône, ne manquerait pas de les aider à reconquérir la Terre-Sainte ; ils promirent en son nom que le schisme funeste qui divisoit depuis si long-temps les deux Églises cesseroit aussitôt qu’Isaac seroit rétabli, et que celle de Constantinople rentreroit avec soumission dans la communion romaine. Ces propositions étoient de nature à déterminer promptement des hommes qui n’avoient en vue que la conquête de Jérusalem et la gloire de l’Église de Rome. Les Vénitiens avoient d’autres motifs pour les accueillir avec empressement.