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de l’empire latin

par l’empereur français, quoiqu’ils ne lui amenassent pas, comme il l’avoit espéré, la princesse qui lui étoit destinée.

Il y avoit deux ans que Robert étoit sur le trône ; et s’il n’avoit pas réprimé l’audace de ses ennemis, on ne pouvoit du moins lui reprocher d’avoir laissé entamer l’Empire. Ses négociations avoient détourné jusqu’alors la guerre qui le menaçoit du côté de l’Asie, et Théodore d’Épire continuoit d’être contenu par ses généraux. En 1223, les armes toujours heureuses de ce prince perfide se tournèrent contre le royaume de Thessalonique, gouverné par le jeune Démétrius à peine parvenu à sa majorité, et par Marguerite de Hongrie sa mère. Il espéroit que, ce royaume détruit, Constantinople ne pourroit plus lui résister. À la nouvelle des armemens formidables qu’il préparoit, Démétrius et sa mère, au lieu de pourvoir à la défense de leurs États, les abandonnèrent, et s’embarquèrent pour l’Italie. Le Pape qui avoit cru pouvoir se fier aux promesses de Théodore, après lui avoir fait des remontrances dont il ne tint aucun compte, accorda de généreux secours à la mère et à l’enfant, et publia une croisade pour les rétablir.

Le prince d’Épire, peu effrayé de ces menaces, marcha sur Thessalonique, s’en empara sans presque éprouver de résistance, et s’y fit couronner empereur d’Orient. Le métropolitain de cette capitale, fidèle à la famille de Montferrat, refusa de sacrer cet usurpateur : mais Théodore trouva plus de complaisance dans l’évêque d’Achride.

Il y avoit alors, comme on le voit, quatre empereurs d’Orient. Robert régnoit à Constantinople, Va-