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de l’empire latin.

dernier, il seroit obligé de fuir en Asie, et ne pourroit les secourir ; au lieu que Théodore, dont les États étoient voisins, ne les laisseroit jamais retomber sous la domination française. Ces raisons déterminèrent les habitans d’Andrinople. La foible escorte du grand écuyer de Vatace ne put lutter contre le peuple prêt à se révolter. Isez sortit de la ville au moment où Théodore entroit par une autre porte. À peine maître de cette place, le prince d’Épire fit des courses jusque sous les murs de Constantinople.

Robert, pressé entre deux redoutables ennemis, n’ayant plus d’armée à leur opposer, prit enfin la résolution qu’il auroit dû adopter avant la guerre. Il entama des négociations avec Vatace, et obtint une paix désavantageuse, mais nécessaire. Il perdit Piga, la seule place importante qu’il eût en Asie, et ne conserva dans cette partie du monde que la presqu’île qui se trouve en face de Constantinople. Vatace promit d’envoyer bientôt la princesse Eudocie, qui avoit été promise à Robert par Lascaris.

Pendant tous ces désastres, l’Empereur n’avoit cessé d’implorer les secours du Pape et des autres princes catholiques. Honorius s’adressa vainement à la reine Blanche mère de saint Louis : il lui représenta qu’il ne falloit pas laisser périr cette nouvelle France (c’étoit ainsi qu’il appeloit l’Empire latin. La Reine, dont l’époux Louis viii étoit alors occupé de la guerre contre les Albigeois, ne put donner aucune espérance. Les instances du Pape eurent plus de succès près de Guillaume marquis de Montferrat, qui, dans le moment du sacre de Pierre de Courtenay, s’étoit chargé de la garde du jeune Démétrius. Ce prince, ayant levé