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décadence

mée qui étoit devant Serres de lever le siége et de marcher vers l’Asie ; mais Théodore attaqua cette armée dans sa retraite, la défit entièrement, et fit prisonniers les deux généraux Thierry de Valincourt et Nicolas de Mainvaut.

L’Empire, privé des deux armées qui seules pouvoient le défendre, étoit perdu sans ressource, si Vatace et Théodore se fussent accordés ; mais une circonstance heureuse pour les Français rendit encore plus forte l’inimitié de ces deux rivaux.

Andrinople, seconde ville de l’Empire, étoit demeurée fidèle aux Français, tant que Branas et son épouse Agnès de France avoient vécu. Depuis leur mort, ses habitans, éblouis par les succès de Vatace, formoient hautement des vœux pour lui, et demandoient à secouer le joug étranger. Lorsque ses dernières conquêtes l’eurent rapproché d’eux, ils lui firent savoir qu’ils étoient prêts à le reconnoître. Alors il s’empressa de leur envoyer Isez son grand écuyer : ils le reçurent avec des transports de joie, chassèrent la garnison française, et firent flotter sur leurs murs les étendards de Vatace. Pendant que cette révolution s’opéroit, Théodore d’Épire, ayant conquis toutes les contrées qui sont à l’occident de l’Hèbre, et poursuivant ses succès, s’approcha de cette ville. Il étoit maître de Messynople, de Macra, de Didymotique, et de toutes les autres places voisines : la possession d’Andrinople lui devenoit nécessaire pour diriger ses forces sur Constantinople. Il envoya donc, secrètement des émissaires qui persuadèrent aux habitans qu’il valoit mieux pour eux être soumis à Théodore qu’à Vatace : si les Français obtenoient quelque succès contre ce