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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS

livrance à Blanche : excité par celle-ci, Ferrand fit une invasion sur les terres de Philippe, qui s’empressa de rentrer dans le devoir pour repousser ce nouvel ennemi.

Aussitôt on négocia : les seigneurs ne voulurent pas avoir la honte d’abandonner entièrement Alix, qui cependant n’avoit été que l’instrument de leur ambition. Ses intérêts furent ménagés dans un traité qui montre la haute politique de la Régente. Il fut convenu qu’Alix renonceroit à ses droits sur la Champagne, moyennant une pension de deux mille livres, et quatre mille livres une fois payées. Thibaut, dont les terres avoient été dévastées, étoit hors d’état de remplir cet engagement. Le Roi paya, en obtenant la cession des comtés de Blois, de Chartres, de Sancerre, et de la vicomte de Châteaudun, qui furent réunis au domaine de la couronne. Ainsi, toutes les tentatives faites contre la Régente ne servoient qu’à augmenter le pouvoir royal.

Pendant ces longues discussions avec le comte de Champagne, Pierre Mauclerc, et le comte de la Marche, avoient fait plusieurs entreprises qui ne leur avoient pas réussi, Richard, frère du roi d’Angleterre, commandoit en Guyenne : le comte de Bretagne se lia intimement avec lui. D’un autre côté, la comtesse de la Marche employa tout l’ascendant qu’elle avoit sur son fils Henri III, afin de le déterminer à profiter des troubles de la France, pour venir lui-même reconquérir la Normandie et les autres provinces qui avoient autrefois appartenu à l’Angleterre. Elle lui représentoit que Blanche et ses ministres étoient généralement détestés, et que le peuple n’attendoit que