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ANCIENS MÉMOIRES

faisoit tant d’honneur, et dont tous les assistans admirerent la grande jeunesse et la grande adresse, et la surprenante hardiesse. Il luy promit qu’à l’avenir il l’assisteroit de tout ce qu’il auroit besoin, de chevaux et d’argent, pour busquer Fortune dans la guerre, pour laquelle il avoit des dispositions si heureuses ; et sa mère et sa tante qui se trouvèrent là ne se pouvoient tenir de joye, de voir dans ce jeune homme les glorieux prémices de ce qu’on leur avoit dit qu’il devoit devenir un jour.




CHAPITRE III,


Où l’on verra l’artifice et le courage avec lequel Bertrand s’empara de la citadelle de Fougeray pour Charles de Blois contre Simon de Monfort, lors que ces deux princes se faisoient la guerre, pour soûtenir l’un contre l’autre leurs droits prétendus sur le duché de Bretagne.

L’histoire de France nous apprend la fameuse concurrence qu’il y eut entre Charles de Blois et Jean de Monfort pour la souveraineté de Bretagne. Philippe de Valois épousa la querelle du premier de ces princes, et le roy d’Angleterre celle du second. Toute l’Europe sembla se vouloir partager là dessus. En effet une si belle province meritoit bien que ceux qui pretendoient y avoir plus de droit, en achetassent la possession par des combats et par des victoires. Comme elle étoit la patrie de Bertrand et qu’il avoit