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voirs au Roi, fut interrompu par un grand nombre de voix confuses qui demandoient la déclaration contre le cardinal.

Ces deux déclarations furent apportées au parlement le 5, avec une troisième pour la continuation du parlement, mais seulement pour les affaires publiques.

Le 6, celle qui concernoit le cardinal, et l’autre pour la continuation du parlement, furent publiées à l’audience. Celle qui regardoit l’innocence de M. le prince fut remise au jour de la majorité, sous prétexte de la rendre plus authentique et plus solennelle par la présence du Roi : mais en effet dans la vue de se donner du temps pour voir ce que l’éclat de la majesté royale, que l’on avoit projeté d’y faire paroître dans toute sa pompe, produiroit dans l’esprit du peuple. Ce qui me le fait croire, c’est que Servien dit, deux jours après, à un homme de croyance de qui je ne l’ai su que plus de dix ans après, que si la cour se fût bien servie de ce moment, elle auroit opprimé les princes et les frondeurs. Cette pensée étoit folle ; et les gens qui eussent bien connu Paris n’eussent pas été assurément de cette opinion.

M. le prince, qui n’avoit pas plus de confiance à la cour qu’aux frondeurs, n’étoit pas mal fondé dans la défiance qu’il prit et des uns et des autres. Il ne voulut pas se trouver à la cérémonie ; il se contenta d’y envoyer M. le prince de Conti, qui rendit une lettre au Roi en son nom, par laquelle il supplioit Sa Majesté de lui pardonner : que les calomnies et les complots de ses ennemis ne lui permettoient pas de se trouver au Palais ; et il ajoutoit que le seul motif du respect