Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/121

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jours après, parce que j’étois malade d’une fluxion sur les yeux, me dit : « Eussiez-vous cru que le parlement m’eût fait cette réponse ? » Et je lui répondis : « J’aurois bien moins cru, monsieur, que vous eussiez hasardé de vous l’attirer. » Il me repartit en colére : « Si je ne l’eusse hasardé, M. le prince eût dit que j’eusse été mazarin., » Vous voyez en ce mot le principe de tout ce que Monsieur faisoit dans ce temps-là.

Le 7, on fit un fort grand bruit au parlement de l’approche des troupes de Lorraine, qui avoient passé Lagny, et qui faisoient beaucoup de désordre dans la Brie ; et l’on y parla de leur marche avec la même surprise et la même horreur que l’on auroit pu faire, s’il n’y avoit eu dans le royaume aucunes partialités.

Le 10, M. le président de Nesmond fit la relation de ce qui s’étoit passé à la députation vers le Roi, qui s’étoit avancé à Melun dès le commencement du siége d’Etampes. La réponse de Sa Majesté fut que la compagnie pouvoit envoyer qui il lui plairoit pour conférer avec ceux qu’elle voudroit choisir, et pour achever au moins de rétablir le calme dans le royaume. L’on opina ensuite, et l’on résolut de renvoyer à la cour les mêmes députés pour entendre la volonté du Roi, et y renouveler toutefois les remontrances contre le cardinal Mazarin. Monsieur et M. le prince n’avoient pas été de l’avis de l’arrêt, et ils avoient soutenu qu’il ne falloit recevoir aucunes propositions de conférence, dont le préalable ne fût l’éloignement réel et effectif du Mazarin.

Le 14, les plaintes se renouvelèrent contre l’approche des troupes de Lorraine ; et elles furent au point