Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toit déclaré, avec la ville et le château, pour les princes. Angers, assiégé par messieurs de La Meilleraye et d’Hocquincourt, ne tint que fort peu, et ne coûta que peu de monde. Le Pont-de-Cé, où Beauveau commandoit pour les princes, fut pris d’abord, et presque sans résistance, par messieurs de Noailles et de Broglie. Le Roi partit de Saumur, et il alla à Tours, où M. l’archevêque de Rouen[1] jeta les premiers fondemens de sa faveur par les plaintes qu’il porta au Roi, au nom des évêques qui s’y trouvèrent, contre les arrêts qui avoient été rendus au parlement contre M. le cardinal Mazarin. Leurs Majestés se rendirent ensuite à Blois, où M. Servien les rejoignit. Le maréchal d’Hocquincourt s’en approcha avec l’armée, qui faisoit des désordres incroyables, faute de paiement. Nous verrons ses progrès, après que je vous aurai rendu compte de ce qui se passoit à Paris.

Je suis persuadé que je vous ennuierois si j’entrois dans le détail de ce qui se traita au parlement dans les assemblées des chambres, depuis le 25 de janvier jusqu’au 15 février. Il n’y en a qu’une ou deux tout au plus, qui ne furent employées qu’à donner des arrêts pour le rétablissement des fonds destinés au paiement des rentes de l’hôtel-de-ville, que la cour, selon sa louable coutume, retiroit aujourd’hui pour mettre la confusion dans Paris, et remettoit le lendemain, de peur de l’y mettre trop grande. Ce qui fut de plus considérable dans le Palais en ce temps-là

    Chabot, duc de Rohan, pair de France et gouverneur d’Anjou, mort en 1655, âgé de trente-neuf ans. (A. E.)

  1. François Harlay de Chanvalon, archevêque de Rouen, et ensuite de Paris. Il mourut en 1695. (A. E.)