Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/24

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et le repos et la satisfaction ; qu’il étoit assez connu, pour ne laisser aucun soupçon que ce qu’il faisoit fût l’effet de l’ambition ; que l’on ne pouvoit pas non plus l’attribuer à la haine, de laquelle l’on savoit qu’il n’avoit jamais été capable contre personne ; que rien ne l’y avoit porté, que la nécessité où il s’étoit trouvé de ne pas laisser périr l’État entre les mains d’un ministre incapable et abhorré du genre humain ; qu’il l’avoit soutenu dans la première guerre de Paris contre le mouvement de sa conscience, par la seule considération de la Reine ; qu’il l’avoit défendu quoiqu’avec le même scrupule, mais par la même raison, dans tout le cours des mouvemens de Guienne ; que la conduite déplorable qu’il y tint dans un temps, et l’usage qu’il voulut faire dans l’autre des avantages que celle de lui, Monsieur, lui avoit procurés ; l’usage dis-je qu’il en voulut faire contre lui-même l’avoit forcé de penser à sa sûreté ; et qu’il avouoit, quoiqu’à sa confusion, que Dieu s’étoit servi de ce motif pour l’obliger à prendre le parti que son devoir lui dictoit depuis si long-temps ; qu’il n’avoit point pris ce parti comme un factieux qui se cantonne dans un coin du royaume, et qui y appelle les étrangers ; qu’il ne s’étoit uni qu’avec les parlemens qui ont sans comparaison plus d’intérêt que personne à la conservation de l’État ; que Dieu avoit béni ses intentions, particulièrement en ce qu’il avoit permis que l’on se défit de ce malheureux ministre sans y employer le feu et le sang ; que le Roi avait accordé aux larmes de ses peuples cette justice, encore plus nécessaire pour son service que pour la satisfaction de ses sujets ; que tous les corps du royaume, sans en