Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/25

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excepter aucun, en avoient témoigné leur joie par des arrêts par des remercîmens, par des feux et des réjouissances publiques ; que l’on étoit sur le point de voir l’union rétablie dans la maison royale qui auroit réparé en moins de rien les pertes que les avantages que les ennemis avoient tirés de la division y avoient causées ; que le mauvais démon de la France venoit de ressusciter ce scélérat pour remettre partout la confusion ; qu’elle étoit la plus dangereuse de toutes, parce que ceux qui avoient l’intention du monde la plus épurée de tous les intérêts étoient ceux qui y pouvoient le moins remédier ; que dans la plupart des désordres qui étoient arrivés jusque là dans l’État, l’on en avoit pu espérer la fin, par la satisfaction que l’on pouvoit toujours essayer de donner à ceux qui les avoient causés par leur ambition : et qu’ainsi ce qui presque toujours en avoit fait le mal en avoit été au moins pour le plus souvent le remède ; que ce grand symptôme n’étoit pas de la même nature ; qu’il étoit arrivé par une commotion universelle de tout le corps ; que les membres étoient dans l’impuissance de s’aider en leur particulier pour leur soulagement, parce qu’il n’y avoit plus de remède que de pousser au dehors le venin qui avoit infecté tout le corps ; que le parlement y étoit si engagé, que quand lui, M. d’Orléans et M. le prince s’en relâcheroient, ils ne les pourroient pas ramener ; et que lui, M. d’Orléans et M. le prince y étoient si obligés pour leur sûrété, qu’ils se déclareroient contre les parlemens s’ils étoient capables de changer. « Me conseilleriez-vous, Brion, disoit Monsieur (il appeloit le plus souvent ainsi M. le duc de Damville,