Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/37

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un remède à ces inconvéniens, et je l’expliquerai encore en ce lieu, pour ne manquer en rien de ce qu’elle m’a commandé de lui déduire. Elle m’a fait l’honneur de me dire plusieurs fois que l’obstacle le plus grand qu’elle trouve à se résoudre à un part décisif, qu’elle avoue être nécessaire s’il est possible, est qu’elle ne le peut faire par elle-même sans se brouiller avec le parlement, parce que le parlement n’en peut jamais prendre un de cette nature, par la raison de l’attachement qu’il a à ses formes ; et qu’elle le peut encore moins du côté de M. le prince, et par cette même considération, et par celle de la juste défiance qu’elle a des différentes cabales qui ne partagent pas seulement, mais qui divisent son parti. Ces deux vues sont assurement très-sages et très-judicieuses ; et ce sont celles qui m’avoient obligé à proposer à Monsieur un moyen qui me paroissoit presque sûr pour remédier aux deux inconvéniens que l’on ne peut nier être très-considérables et très-dangereux. Ce moyen étoit que Monsieur formât un tiers parti composé des parlemens et des grandes villes du royaume, indépendant et même séparé, par profession publique, des étrangers et de M. le prince même, sous prétexte de son union avec eux. L’expédient qui me paroissoit propre à rendre ce moyen possible étoit que Monsieur s’expliquât, dans les chambres assemblées, clairement et nettement de ses intentions, en disant à la compagnie que la considération qu’il avoit eue jusqu’ici pour elle l’avoit obligé d’agir contre ses vues, contre sa sûreté, contre sa gloire ; qu’il louoit