Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/374

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dégradation d’un archevêque par un tribunal laïque ; et le refus que vous en avez fait, malgré toutes les instances de mes ennemis, leur sera dans la postérité une conviction plus que suffisante de s’être emportés contre l’Église à des attentats si insupportables, que ceux même qu’ils ont opprimés et réduits à n’avoir plus de liberté n’en ont pu concevoir que de l’horreur. Ainsi, au lieu de déclarer mon siége vacant, selon les termes de cet arrêt, vous avez reconnu que mes grands vicaires étoient les véritables et légitimes administrateurs de la juridiction spirituelle de mon diocèse, et qu’il n’y avoit qu’une violence étrangère qui les empêchoit de l’exercer. Vous avez résolu de faire des remontrances au Roi pour leur retour, aussi bien que pour le mien ; et vous avez témoigné par là combien les plaies que l’on vouloit faire à mon caractère vous étoient sensibles. Voilà votre véritable disposition. Tout ce qui s’est fait de plus ne doit être imputé qu’aux injustes violateurs des droits inviolables de l’Église.

« J’ai su, messieurs, qu’il y en a eu plusieurs d’entre vous qui sont demeurés fermes et immobiles dans cet orage, et qui ont conservé en partie l’honneur de votre corps par une courageuse résistance à toutes les entreprises de mes ennemis. Mais j’ai su encore que ceux qui n’ont pas été si fermes et qui n’ont osé s’opposer ouvertement à l’injure qu’on vouloit faire à leur archevêque, ne se sont laissés aller à cet affoiblissement que parce qu’on ne vouloit pas leur permettre de suivre la loi de l’Église, mais les contraindre de se rendre à une nécessité qu’on prétendoit n’avoir point de loi. Ils ont agi, non comme