Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/373

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vénérable en se tenant dans ses légitimes bornes, et à une dégradation si scandaleuse de votre archevêque.

« Mais aussi, parce qu’on savoit combien de vous-mêmes vous étiez éloignés de vous porter à rien de semblable, j’ai su qu’outre cette absence de vos confrères on s’étoit servi de toutes sortes de voies pour gagner les uns, pour intimider les autres, et pour affoiblir ceux même qui seroient les plus désintéressés en leur particulier, par l’appréhension de perdre vos droits et vos privilèges. Et afin que tout fût conforme à ce même esprit, j’apprends, par la lecture de l’acte de signification de cet arrêt qui m’a été envoyé, que deux huissiers à la chaîne étant entrés dans votre assemblée, déclarèrent qu’ils vous signifioient cet arrêt par exprès commandement, à ce que vous n’en prétendissiez cause d’ignorance, et que vous eussiez à obéir et parce que l’on sait que les premières impressions de la crainte et de la frayeur sont toujours les plus puissantes, ne voulant point vous laisser de temps pour vous reconnoître, de délibérer à l’heure même sur cet arrêt, vous déclarant qu’ils ne sortiroient point du lieu jusqu’à ce que vous l’eussiez fait.

« Cependant il y a sujet de louer Dieu de ce que ce procédé si extraordinaire a rendu encore plus visible à tout le monde l’outrage que mes ennemis ont voulu faire à l’Église en ma personne. Quelque violence que l’on ait employée pour vous empêcher d’agir selon les véritables mouvemens de votre cœur, et quelque frayeur qu’on ait répandue dans les esprits, on n’a pu vous faire consentir à cette sacrilège