Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à quoi la fin des désordres présens contribuerait beaucoup (ce qui dépend de l’obéissance du parlement), Sa Majesté y enverra au plus tôt ses députés, et fera l’honneur à la compagnie de choisir quelqu’un dans son corps.

5. Sa Majesté l’accorde encore très-volontiers, et a plus d’impatience que qui que ce soit de retourner à Paris : ce qu’elle fera dès que les choses seront en l’état qu’elles doivent être, ayant non-seulement entière disposition à pardonner la faute des habitans de ladite ville, mais même à leur confirmer leurs privilèges, et les faire jouir comme les autres peuples du royaume de toutes les grâces qu’elle leur a départies, et nommément de celles qui sont portées par la déclaration du mois d’octobre dernier.


Aussitôt, la compagnie a proposé ce qu’il y avoit à faire sur les propositions de Son Altesse Royale, et d’un commun aveu a jugé qu’il falloit en remettre la déclaration au lendemain, en présence de M. le premier président ; et les députés ont été envoyés à M. le duc d’Orléans pour le prier de le trouver bon. Il a fait réponse que nous avions déjà délibéré sans M. le premier président, et que nous le pouvions faire encore, attendu que l’affaire pressoit. Aussitôt la compagnie s’est transportée chez mondit sieur le premier président, qui venoit d’être saigné. M. le président de Mesmes a eu ordre de l’aller trouver, pour lui demander s’il avoit agréable que la délibération d’une affaire si importante se fît en sa présence ; et a rapporté à la compagnie que si l’on vouloit remettre la délibération au lendemain sept heures, mondit sieur le premier président y assisteroit. Sur cela, question s’est mue si on la délibéreroit à l’heure présente, ou si on la remettroit au lendemain à sept heures précises, pour en rendre réponse à Son Altesse Royale sur les neuf heures ; et les députés ont été priés d’aller chez M. Le Tellier pour en informer Sadite Altesse Royale, et la supplier de le trouver bon ce qu’elle a témoigné avoir agréable. Je ne vous avois pas mandé la forme de la conférence, qui est telle que le sieur Saintot est hors de la chambre où nous nous assemblons dans un passage ; qu’il attend les députés, lesquels étant entrés dans ledit passage, ledit sieur Saintot va avertir M. le chancelier et M. Le Tellier qui sont dans la chambre de