Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/400

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

assez d’avoir expédié des passeports pour cet effet. M. le président de Mesmes a reparti que, pour la première proposition touchant la translation du parlement, il n’y en avoit point d’exemple ; que s’il n’étoit question que de soumissions, le parlement n’avoit jamais manqué d’en rendre ; et qu’il seroit toujours prêt de les faire comme de bons et fidèles sujets et officiers. Pour la surséance des assemblées, que cette proposition sembloit contraire à l’établissement du parlement ; que qui disoit parlement disoit conférence et assemblée. Que, lors de la Ligue, messieurs des enquêtes avoient beaucoup contribué à l’affermissement de la loi salique par l’arrêt qu’ils avoient donné, qui avoit assuré la couronne du défunt roi Henri-le-Grand son père, qui en avoit témoigné depuis toute sorte de gratitude à la compagnie. Ce discours continuant plus avant, M. le duc d’Orléans a derechef interrompu, et a dit que la compagnie avoit entendu ce qu’il avoit dit, et l’a encore répété ; et M. le prince a dit que ce qui avoit été fait en ce temps-là avoit été fait courageusement, et que l’on en avoit su gré à ceux qui l’avoient fait ; mais que le temps étoit changé, et que les affaires du Roi requéraient que ce que M. le duc d’Orléans désiroit fût exécuté. Et sur cela ils se sont retirés. La compagnie n’ayant pas bien pris les termes de la proposition faite par Son Altesse Royale, et trouvant quelque difficulté à l’intelligence des propositions, a envoyé par deux fois les députés pour prendre les propositions par écrit ; mais cela leur ayant été refusé, ils les ont rapportées intelligiblement aux termes ci-dessus. Cela fait, on a lu les apostilles qui avoient été mises sur nos propositions, dont la teneur s’ensuit :


1. Sa Majesté l’accorde très-volontiers pour être exécuté dès le moment que le parlement aura rendu au Roi l’obéissance qu’il lui doit, et n’oubliera rien pour faire que le commerce et que toute sorte d’abondance soit rétablie dans la capitale du royaume au plus haut point qu’elle ait jamais été.

2. Sa Majesté l’accorde aussi très-volontiers, et ne fera rien en cela qu’elle n’ait pratiqué par le passé, ayant employé à la négociation de la paix de Munster messieurs d’Avaux et Servien, qui sont personnes de suffisance éprouvée. Que si les Espagnols se disposent à vouloir traiter de la paix à Munster ou sur la frontière,