Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/416

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il demandoit des articles ; et que si dans une heure on ne lui donnoit satisfaction, il s’en alloit à Saint-Germain. Comme on délibéroit sur cette réponse, M. le maréchal de Gramont a demander parler à la compagnie, et étant entré dans la chambre, a dit qu’il demandoit pardon s’il avoit interrompu leur délibération ; mais que s’en retournant à Saint-Cloud il n’avoit pas voulu manquer de prendre congé de ladite compagnie. Messieurs les députés l’ont remercié de ses civilités ; et lui ayant fait entendre la réponse de Monsieur, se sont plaints d’un procédé qui faisoit voir qu’au lieu de faire une conférence avec eux on leur vouloit donner la loi ; et que dès qu’ils résistoient, on les menaçoit de leur faire expédier des passeports pour s’en retourner, ou de révoquer les ordres donnés pour les blés promis. Ils ont demandé ensuite audit sieur maréchal si Monsieur avoit révoqué lesdits ordres ; et ledit sieur maréchal ayant répondu qu’il ne le croyoit pas, est entré ledit sieur Saintot, qui a dit qu’il n’y avoit point de révocation. Ensuite de quoi ledit sieur maréchal a exagéré les maux qui suivroient de la rupture de la paix tant désirée de tous les bons Français, et protesté sur sa vie et sur son honneur que M. le duc d’Orléans avoit désir de la faire ; et que s’ils avoient donné leurs articles, une heure après elle seroit terminée. Messieurs les députés l’ont prié d’y contribuer ce qu’il pourroit : et ce qu’il a promis, et s’est retiré. Et d’un commun avis a été résolu de charger ledit sieur Saintot d’aller dire à M. le duc d’Orléans que l’on alloit travailler aux articles, et que dans aujourd’hui ou les porteroit. Ont été ensuite lus quelques articles qui ont été mis au net, et mis entre les mains de M. le premier président et de M. coprésident de Mesmes, qui les ont portés à M. le duc d’Orléans, et dont la teneur s’ensuit :


1. Que M. le prince de Conti et autres princes, ducs, pairs, officiers de la couronne, seigneurs gentilshommes, villes et communautés, et toutes personnes, de quelque qualité qu’elles soient, qui auront pris les armes pour la défense et assistance de la ville de Paris, seront conservés en leurs biens, droits offices bénéfices, dignités, honneurs, privilèges, prérogatives, charges et gouvernemens, et en tel et semblable état qu’ils étoient avant la-