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leur serviteur, tant en général qu’en particulier, avec protestation de les servir en toutes les occasions qui se présenteroient ; même il les a conduits jusqu’à l’entrée de la dernière salle avec M. le chancelier, qui les ont remerciés tous chacun à part en passant, et se sont retirés ainsi.

Le lendemain vendredi 12 mars, lesdits députés partirent dudit Ruel sur le midi, et se rencontrèrent tous avec leurs carrosses et chariots devant la-porte dudit château, où ils se devoient attendre les uns les autres ; et furent conduits et escortés par deux ou trois compagnies de Suisses en haie, tambour battant, jusqu’au lieu de Saint-Cloud, et marchant ainsi avec lesdits carrosses et les gardes du maréchal de Gramont devant et au bout du pont dudit lieu de Saint-Cloud, du côté du bois de Boulogne. Au lieu desdits Suisses, quatre compagnies de cavalerie en trois escadrons les vinrent joindre dans ledit bois, où étoit ledit sieur maréchal de Gramont à cheval avec plusieurs seigneurs, gentilshommes et officiers, qui les conduisirent jusque hors ledit bois ; et lesdites gardes jusqu’à la porte de la Conférence au bout du Cours-la-Reine.


Déclaration du Roi.

Art. 1. Louis par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, à tous présens et à venir, salut. L’expérience a fait assez connoître que la France est invincible et redoutable à ses ennemis, lorsqu’elle est parfaitement unie en toutes ses parties ; et nous pouvons dire avec vérité que cette harmonie si accomplie a été la vraie cause de la grandeur où tant de conquêtes et victoires sur l’Empire et l’Espagne l’ont portée : ce qui nous oblige de veiller soigneusement à prévenir toutes les occasions qui pourroient altérer cette parfaite union, si nécessaire pour maintenir les avantages que nous ayons eus sur nos ennemis, qui sont en si grand nombre que l’on peut compter les années de notre règne par les signalées victoires que nous avons remportées sur eux. Ainsi prévoyant que la division qui a commencé à paroître depuis peu pourroit prendre des forces, et causer une guerre civile qui nous ôteroit le moyen d’opposer puissamment nos armes aux entreprises. de nos ennemis afin de les obliger à consentir à la paix,