Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/80

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se furent retirés, et que le procureur du Roi de la ville eut conclu à faire de très-humbles remontrances au Roi de vive voix et par écrit, contre le cardinal Mazarin, M. Aubry, président aux comptes, et le plus ancien conseiller de la ville, prit la parole pour dire qu’il étoit tard de commencer à délibérer, et qu’il étoit nécessaire de remettre l’assemblée au lendemain. Il avoit raison en toutes manières car sept heures étoient sonnées, et il avoit intelligence avec la cour.

Le 20, Monsieur et M. le prince allèrent au parlement, et Monsieur dit à la compagnie qu’il savoit que M. le maréchal de L’Hôpital, gouverneur de Paris, et M. le prévôt des marchands, avoient reçu une lettre de cachet qui leur défendoit de continuer l’assemblée ; que cette lettre n’étoit qu’une paperasse du Mazarin ; et qu’il prioit la compagnie d’envoyer chercher, sur l’heure, le prévôt des marchands et les échevins, et de leur enjoindre de n’y avoir aucun égard. On n’eut pas la peine de les mander : ils vinrent d’eux-mêmes à la grand’chambre pour y donner part de cette lettre de cachet, et pour dire en même temps qu’ils avoient indiqué une assemblée du conseil de la ville pour aviser à ce qu’il y auroit à faire. On opina, après les avoir fait sortir ; et on les fit rentrer aussitôt, pour leur dire que la compagnie ne désapprouvoit pas cette assemblée du conseil de ville, parce qu’elle étoit dans l’ordre et selon la coutume ; mais qu’elle les avertissoit qu’une assemblée générale, et faite pour des affaires de cette importance, ne devoit ni ne pouvoit être arrêtée par une simple lettre de cachet. On lut ensuite la lettre qui devoit être envoyée à tous les parlemens du royaume ; elle étoit