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légendes et traditions

lage où demeuraient son frère et sa sœur, il trouva cette dernière en deuil de son fils que les Zhœnan venaient de lui tuer. Elle avait donc la chevelure saupoudrée de vermillon et parsemée de duvet blanc de cygne, comme les personnes qui sont en deuil.

Bouse pénétra chez ses frères pendant la nuit, et se livra à la magie maléfactive contre les Zhœnan. Il avait fixé des os aigus à la pointe de ses raquettes, comme deux cornes. Au milieu du village, un jeune homme, lié par Ettsun, le génie de la mort, bondissait de ci de là à travers les tentes. C’est là le maléfice ou l’Akρey antschiw (Jeune homme magique).

Bouse fendit donc la foule des spectateurs, ayant les pieds chaussés de raquettes armées des susdites cornes par devant et par derrière, et il s’élança après le jeune homme magique qui parcourait le camp en tournoyant. Il sauta sur lui en croupe avec ses raquettes armées de glaives ; il courut avec le jeune homme au milieu des Zhœnan et les massacra tous. Alors nos ennemis devinrent en plus petit nombre que les Dindjié et se séparèrent de nous.

Mais la vieille femme qui avait élevé Bouse, assise sur le sentier, gémissait et se désolait en disant :

— Ah ! si mes fils vivaient encore ! Bouse